What would I do without you ? (Jason)

Chaque année, à l’approche des fêtes de fin d’année, c’est la même chose ; la circulation est terrible. Elle est rendue d’autant plus pénible par l’impatience manifeste de certains automobilistes. Zoé faisait justement partie de ceux-là. Entre Lumina, les derniers préparatifs de l’exposition qui avait lieu toute la journée au Musée et les derniers cadeaux de Noël à dénicher, la belle rousse ne savait plus où donner de la tête. Pour une raison obscure, cette période de l’année lui mettait toujours un état de stress. Chaque année, Zoé s’évertuait à le rendre un peu plus magique que l’année précédente. Pourquoi ? Tout simplement parce que Lumina grandissait, prenait conscience de cet esprit de fêtes et que sa mère adoptive était un peu rouillée à ce niveau. Cela faisait plusieurs années déjà que la belle rousse n’avait pas décoré un sapin. Nathan malade, les Noëls précédents n’avaient jamais été très festifs. En général, ils se contentaient d’un repas plus élaboré qu’à l’ordinaire et un échange de cadeaux pour la forme, mais à 22h00 tapantes, ils étaient déjà au lit.

Cela faisait maintenant 2 Noëls consécutifs que Zoé passait seul avec Lumina qui allait prochainement fêter son quatrième anniversaire. Donc, deux Noëls consécutifs à acheter de nouvelles décorations pour le nouveau sapin et la façade de leur charmante maisonnée.

Après 3 heures passées à écumer les magasins un Centre Commercial, Zoé poussa un long soupir de soulagement lorsqu’elle s’installa confortablement dans l’habitacle de sa voiture. Ses pieds étaient tellement meurtris qu’elle regretta de ne pas avoir pris une paire de chaussures plus confortable en prévision de cette virée shopping exténuante.

Elle tourna la clé faisant ainsi vrombir le moteur et jeta un coup d’oeil à sa fille lorsqu’elle tourna la tête pour entamer la marche arrière. Un sourire naquit sur son visage. Lumina était tellement épuisée qu’elle commençait déjà à piquer du nez. Elle secoua la tête d’amusement et quitta le parking souterrain pour se faufiler dans le trafic dense.

Zoé avait à peine atteint la voie rapide qu’un bruit étrange et une drôle de sensation l’obligea à ralentir et à se garer sur le bas côté. Elle eut tout de suite un très mauvais pressentiment et pria mentalement pour que cela ne soit que le fruit de son imagination, mais en ouvrant la porte, elle comprit vite que ce n’était pas le cas. Son pneu arrière avait bel et bien crevé. Rien de bien grave en soit, sauf que Zoé était incapable de le changer toute seule ; c’était bien la preuve qu’une présence masculine était nécessaire. Elle tira une grimace, soupira et jeta un regard à sa fille qui dormait à poings fermés.

Il ne lui restait plus qu’une solution : le coup de fil à un ami.

« Jason ? Salut, c’est Zoé… Désolée de te déranger, mais je voulais savoir si… euh… si tu pouvais me retrouver à l’entrée de la voie rapide du Centre Commercial. Mon pneu à crever et je suis incapable de le changer toute seule. » dit-elle. Bien entendu, son meilleur ami répondit aussitôt présent.

Il n’était pas encore arrivé que Zoé s’attendait déjà à ce qu’il la taquine. C’était comme ça depuis toujours, entre eux.

Quelques minutes plus tard, en reconnaissant son véhicule, Zoé afficha la moue d'une gamine prise en faute.